Deux journaux satiriques français au moins portent le nom d'un canon ; outre “La Grosse Bertha”, réagissant à la guerre coloniale en Irak (1991), on peut citer encore “Le Crapouillot”, surnom d'une sorte de mortier tirant en cloche dans la tranchée d'en face, journal satirique fondé pendant la Grande guerre.
“Le soleil se couche, je t’écris de ma tranchée, le champ de bataille est couvert de morts, que de bons camarades tués mais les boches ne bougent plus. Nous avons arrêté leur contre-attaque, hier j’ai tenu 2 heures la mitrailleuse, je les voyais courir, tomber, et se disperser. Nous sommes fatigués et très difficilement ravitaillés. Nous avons faim et soif.”
Ainsi le sous-officier Jean Veber, héros de la guerre 1914-1918, engagé volontaire à 50 ans, décrivait les combats acharnés entre soldats français et allemands auxquels il prenait part. Habile dessinateur, il dessinait ces scènes cauchemardesques pendant ses permissions. Certains de ces dessins ne sont pas dénués d'humour, comme le dessin ci-dessus où le canon allemand à longue portée surnommé “Grosse Bertha” est caricaturé.