Disparu le 23 janvier 2021, Jean-Claude Mézières fut co-auteur avec son ami d'enfance Pierre Christin (scénariste) du feuilleton de SF “Valérian”, succès de librairie après une prépublication dans “Pilote”.
Ces romanciers appréciaient surtout le western, mais suivant l'explication de P. Christin, “La SF était alors le vecteur idéal pour évoquer les grands changements qui affectaient le monde contemporain.”
L'étiquette de “science-fiction” est réductrice ; elle englobe des genres très divers, parfois antagonistes. La science-fiction divertissante à la manière de Jules Verne répand un optimisme béat, proche de l'idolâtrie scientifique (on est très loin d'avoir voyagé jusqu'au “centre de la terre”, et Th. Pesquet se promène à quelques centaines de kilomètres de la terre seulement) ; a contrario la science-fiction d’Albert Robida attire l'attention sur les aspects sinistres du progrès technique (tout comme le genre dit “post-apocalyptique”).
Pour simplifier, il y a une SF “utopique” et une SF “anti-utopique” ; “Valérian” hésite un peu entre les deux.
Sa proximité avec l'utopie explique que la SF soit un genre prisé au XXe siècle.
En outre, comme son nom ne l'indique pas, la SF est aussi un genre mystico-religieux. “La Divine Comédie” de Dante Alighieri possédait déjà en effet toutes les caractéristiques du roman de science-fiction : la recherche de l'emplacement géographique de l'Enfer est l'un des principaux thèmes de la science-fiction médiévale ; or l'Enfer n'est guère plus improbable que les fameux “trous noirs” constitués d'antimatière (!) imaginés par certains adeptes des modélisation statistique, ou encore le “voyage dans le temps” qui sert de trame à de nombreux romans de SF.
On ne peut d'ailleurs pas séparer la “Divine comédie” de “La Monarchie” (1310), traité utopique dans lequel Dante présente un régime de droit idéal, précurseur des utopies totalitaires.