REVUE DE PRESSE BD & CARICATURE Zébra n°24

31 Juillet 2021

“Il est interdit d'interdire !”, “CRS = SS !”, les slogans de “Mai 68”, encore évoqués avec nostalgie en 2018 par certains chroniqueurs de presse, résonnent aujourd'hui étrangement, après une année de heurts entre la police et les “Gilets jaunes”, puis une année d'assignation à résidence et autre couvre-feux, sous prétexte de permettre le bon fonctionnement des services hospitaliers d'urgence débordés.

A vrai dire “Mai 68” avait laissé aux fondateurs de “Hara-Kiri” et “Charlie-Hebdo” un sentiment d'échec, l'impression que l'ordre bourgeois était sorti renforcé de cette mini-révolte avortée.

Si l'on remonte plus loin dans l'histoire de la “contre-culture”, on verra qu'elle a toujours très vite été “assimilée” par les élites dirigeantes, c'est-à-dire édulcorée et transformée en slogans creux. Quelques années après la mort des philosophes des Lumières, leurs idées étaient déjà reprises et trahies par la dictature républicaine (-Pas de Liberté pour les ennemis de la Liberté !).

“Charlie-Hebdo” et “Le Canard enchaîné” sont outrés par la comparaison entre le sauf-conduit sanitaire et les brimades infligées à la minorité juive en France sous l'Occupation, comparaison osée par certains opposants au Passe (comme le barde Francis Lalanne).

“Charlie-Hebdo” n'a plus le monopole de l'antinazisme, il est tombé dans le domaine public.

…le papy-plouf !

Par Martin Veyron, une BD parue en 2006 qui décrit sur un ton grinçant la fracture toujours plus large entre les retraités et les jeunes actifs qui supportent le poids des retraites et de la crise économique.

Quel que soit le candidat gagnant en 2022, ce ne sera pas celui de la jeunesse… qui boude les urnes.