visibles - Numéro #45

C'est la première étude de ce genre en France : l'institut de données Kantar France, en partenariat avec The Good Company, a publié un baromètre sur la thématique de la diversité et de l'inclusion dans la publicité en France. Et les résultats ont de quoi redonner un peu d'espoir.

En effet, 72% des personnes interrogées considèrent que la diversité dans la publicité est importante. Par ailleurs, 78% considèrent que les marques ont fait des efforts de représentation au cours des dernières années, même si 69% considèrent qu'elles le font par opportunisme, pour rester dans la tendance ou pour se soumettre au “politiquement correct”.

Si les Français·es estiment qu'il y a du mieux dans la représentation des personnes racisées, ce n'est pas le cas pour la représentation des seniors (48% des 65+ ne se sentent pas représenté·es) ni pour celle du handicap : seul·es 9% des personnes interrogées ont vu une pub montrant une personne en situation de handicap.

Autre aspect important de l'étude : les Français·es ne se retrouvent pas dans les représentations stéréotypées des genres. C'est le cas pour 38% des femmes, et 47% des hommes ! Un signe qu'il est temps de revoir nos conceptions de la ‘virilité’ ?

Pour son nouveau sport publicitaire, le vin Clos du Bois a décidé d'interroger sur l'âgisme - le fait de discriminer les personnes en raison de leur âge. La campagne est réalisée par l'actrice Courteney Cox.

Si ces pratiques discriminantes sont présentes dans tous les secteurs de la publicité (comme le montre l'étude ci-dessus, d'ailleurs), il est vrai qu'elles le sont encore plus dans tout ce qui relève du divertissement (au sens large). Comme s'il n'y avait que les jeunes qui profitaient de la vie.

Le Clos du Bois a à coeur de transmettre l'idée que, peu importe son âge, on peut rester ‘jeune à l'intérieur’ et qu'on a le droit de laisser s'exprimer cette partie de notre personnalité. Exactement ce qu'on retrouve dans ce spot : des personnes de 50 ans et plus, qui sont heureux·ses et qui kiffent. Une bouffée d'air frais.

Pardon, j'avais promis des bonnes nouvelles.. Il y a quelques semaines, le sénateur de Floride a définitivement signé la loi dite Don’t Say Gay : celle-ci interdit désormais d'enseigner les questions d'orientation sexuelle et/ou d'identité de genre de l'école maternelle à l'école primaire. L'objectif : protéger les enfants de la ‘doctrine LGBT’ et de l’ ‘idéologie de genre’.

La proposition de loi avait provoqué, à juste titre, de vives protestations de la part de la communauté et des associations LGBTQIA+ à travers tout le pays. L'administration Biden avait elle-même exprimé son désaccord.

Comme l'a exprimé Matt Bernstein, les enfants queer seront queer peu importe qu'on les laisse en parler ou non. La seule différence avec cette loi, c'est qu'on leur enlève la possibilité de se questionner sur leur orientation sexuelle et leur identité de genre dans un endroit safe, avec du contenu adapté à leur âge. Ne leur reste plus qu'à aller chercher les informations dont iels ont besoin dans des contenus conçus pour les adultes. Bravo.

PS : ne soyons pas trop pressé·es de critiquer ce qui se passe outre-Atlantique. Emmanuel Macron a déclaré dans une interview pour Brut être défavorable à ce qu'on parle de l'orientation sexuelle à l'école primaire.

La semaine dernière, la juge Ketanji Brown Jackson est devenue la première femme noire à être nommée à la Cour Suprême américaine, l'institution la plus puissante du pays. Son profil avait été proposé par Joe Biden, pour remplacer le juge Stephen Breyer qui prendra sa retraite à la fin du mois de juin.

Ketanji Brown Jackson a donc été confirmée à l'issue d'un vote au sein du Sénat, lequel s'est tenu après de longues séances de questions à l'attention de la juge, comme il en est d'usage… ou presque.

Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un acharnement de la part des sénateurs républicains : des questions qui n'avait aucun lien avec le futur rôle de la juge, des accusations de complaisance pour des dealers de drogue… Pendant un total de 24 heures, Ketanji Brown Jackson a gardé son calme face aux propos dégoulinants de sexisme et de racisme.

J'ai une poussière dans l'oeil. Pour cette nouvelle campagne, Oreo met en scène un jeune homme qui s'apprête à faire son coming-out auprès de ses grands-parents, qui ont visiblement émigré aux États-Unis à partir de la Chine. On le voit répéter son discours avec ses parents.

Le court film, intitulé The Note est réalisé par Alice Wu, réalisatrice américaine connue pour ses long métrages inspirés de son expérience en tant que lesbienne au sein de la communauté sino-américaine.

La marque de gâteaux Oreo est elle aussi impliquée depuis de nombreuses années dans les combats LGBTQIA+, et n'a de cesse de mettre l'accent sur le rôle indispensable des allié·es, comme avec cette vidéo de 2020 (encore une poussière dans l'oeil, décidément).