Protéger les enfants trans

Le texte était attendu depuis le printemps : le gouvernement a publié en fin de semaine dernière une circulaire détaillant, de manière concrète et pratique, la façon dont les élèves transgenres doivent être accueilli·es dans le cadre scolaire. Jusqu'ici, les établissements étaient libres d'appliquer leur propre politique ; ce texte vise à homogénéiser les pratiques, et à rendre les établissements scolaires aussi safe que possible.

La circulaire clarifie notamment la situation relative au prénom : le prénom choisi par l'élève devra être utilisé par l'ensemble de la communauté éducative, y compris sur tous les documents internes à l'établissement (carte de cantine, listes d'appel, etc.). Seul hic, dans le cas où l'élève est mineur·e, l'accord des deux parents sera nécessaire pour procéder au changement - un obstacle pour les élèves pour qui l'environnement familial n'est pas propice à l'expression de leur identité de genre.

Le texte évoque aussi les tenues vestimentaires, mettant fin aux distinctions liées au genre : désormais, ce qui est autorisé ou interdit le sera pour tout le monde. Quant aux toilettes et aux vestiaires, les élèves pourront utiliser les locaux conformes à leur identité de genre s'iels le souhaitent ou, à leur demande, bénéficier d'horaires aménagés.

Les établissements sont évidemment appelés à accompagner ces aménagements par des actions de prévention contre la transphobie.

À l'occasion du Mois du Patrimoine Hispanique (du 15 septembre au 15 octobre chaque année), le réseau social Snapchat a mené une étude auprès de ses utilisateur·ices (aux États-Unis) pour essayer de comprendre leurs attentes vis-à-vis des marques.

Les répondant·es ont démontré une fois de plus, et sans surprise, que la Génération Z est demandeuse de diversité et d'inclusivité : près de 60% estiment important pour les entreprises de parler du Mois du Patrimoine Hispanique. Iels sont également un peu plus de 50% à être sensible aux problématiques d'appropriation culturelle, qui peuvent être nombreuses à cette occasion.

Enfin, les Snapchatteur·euses attendent plus des marques qu'une communication sur un seul mois : c'est l'action long-terme qui est attendue et valorisée. Des informations précieuses, qu'on peut sans aucun doute appliquer à d'autres célébrations du calendrier !

Attention, cette actualité est à double tranchant. Decathlon a annoncé sortir une collection de vêtements de sport size-inclusive, c'est-à-dire qui se décline du XS au 5XL. Côté positif, on a évidemment la démarche sur le principe : proposer des vêtements de sports confortables, jolis et abordables pour toutes les morphologies… mieux vaut tard que jamais !

Le processus de création est lui aussi encourageant : la collection a été développée pendant près d'un an, grâce à des tables rondes et à des séances d'essayages avec des femmes sportives portant du 3XL au 5XL. Et comme je ne le cesse de la rabâcher : le meilleur moyen de s'adresser à une communauté minorisée, c'est de les intégrer au processus de création.

Côté négatif : les grandes tailles (du 3X au 5XL) ne seront… pas disponibles en magasin. Pour que les personnes qui ont participé au panel puissent trouver leur taille, il faudra donc qu'elles passent commande sur le site internet de Decathlon. Quelle ironie.

Les marques de lingerie Lingerie Emma et Chantelle, respectivement canadienne et française, collaborent pour une campagne des plus inclusives à l'occasion de la sortie de la collection automnale de Chantelle. Intitulée « The new normal, c'est vous » (décidément, le mot normal a le vent en poupe dans les campagnes de pub), la campagne a pour ambition de redéfinir la fameuse norme, et surtout d'envoyer valser le concept de « hors normes ».

Sept femmes sont mises à l'honneur, dont parmi elle l’animatrice Varda Étienne, la journaliste Lolitta Dandoy, ou encore la mannequin trans Téa Long. La campagne s'inscrit pleinement dans les valeurs de Lingerie Emma, qui « accompagne les femmes au quotidien dans l’acceptation et la célébration de leur corps », comme l'indique sa fondatrice Emma Dunn.

La marque Chantelle, elle aussi, a récemment opéré un virage inclusif dans sa communication, à travers des profils diversifiés et des photos non retouchées. Ces deux marques ne pouvaient que faire des étincelles ensemble !

Ce n'est pas le premier scandale d'appropriation culturelle autour de Rihanna cette année. La semaine dernière, Riri a dévoilé la troisième collection de sa marque de lingerie Savage x Fenty en exclusivité sur Amazon Prime. L'objet des débats : plusieurs de ses mannequins non-noires, dont Vanessa Hudgens et Emily Ratajkowski, portent des braids, ces tresses collées (cf. photo) directement issues de la black culture (culture noire).

De nombreux·ses internautes ont en effet immédiatement dénoncé les coiffures, avec des tweets parfois ironiques, attirant l'attention des médias. L'autrice du livre “My beautiful Black Hair” St Clair Detrick-Jules a notamment déclaré auprès du journal The Guardian être fatiguée de voir qu'autant de contenu éducatif était produit sur le sujet de l'appropriation culturelle, pour au final être balayé d'un revers de la main par les producteur·ices.

Elle a également rappelé que les braids s'inscrivent dans une culture et des traditions vieilles de plus de 3500 ans : dans de nombreux pays d'Afrique, les tresses ont longtemps été des symboles de statut social, statut marital ou des symboles religieux.