Couvrez ce sein que je ne saurais voir

La semaine dernière, Adidas a dévoilé sa nouvelle campagne “Sorry bra” (“Désolé·e, soutif”) à travers un impressionnant déploiement, à la fois en ligne et offline. Celle-ci accompagne le lancement d'une nouvelle collection élargie de brassières de sport, déclinées en 43 modèles différents et proposées jusqu'en très grande taille, afin de s'adapter et de garantir un bon maintien à toutes les poitrines.

L'opération coup de poing de cette campagne : 65 paires de seins nus, affichés sur un panneau publicitaire géant, pour expliquer en quoi l'unicité de chaque poitrine requiert plusieurs options de brassières, au lieu d'un seule modèle générique. Les critiques contre l'affiche ne se sont évidemment pas faites attendre, certain·es craignant que des enfants tombent sur ces photos.

Personnellement, je suis ultra-fan. D'une part, je suis certaine que les enfants en question voient passer un tas d'images bien plus dérangeantes que celles-ci. D'autre part, je crois qu'il est grand temps de désexualiser les seins (et d'une plus manière générale, le corps des femmes), et je suis ravie qu'une marque aussi influente qu'Adidas invite à poser un regard objectif sur eux.

La campagne n'est cependant pas parfaite, et des internautes ont notamment critiqué un côté inclusif de façade, les grandes tailles n'étant proposées que pour un nombre limité de modèles.

L'institut de sondage américain Gallup vient de publier les résultats de sa dernière étude sur l'identification comme lesbienne, gay, bi et/ou trans, aux États-Unis : 7,1% des adultes s'identifient comme appartenant à la communauté LGBTQIA+, un record ! C'est le double du chiffre de la génération précédente.

Au sein de la Gen Z (les jeunes né·es entre 1997 et 2003), ce chiffre atteint les 21%, soit un jeune sur 5 - et c'est une nouvelle qui me met en joie. Et qu'on se le (re)dise, ça n'a rien à voir avec une “idéologie LGBT” qui viendrait laver les cerveaux des jeunes, ou que sais-je encore. Ça veut juste dire qu'on vit dans un monde dans lequel il est plus safe de se déclarer LGBTQI+ qu'avant.

Et pour celleux qui aiment les chiffres comme moi : parmi les Américain·es qui se déclarent LGBTQIA+, 57% s'identifient comme bisexuel·les, 21% comme gays, 14% comme lesbiennes et 10% comme trans.

J'avoue avoir hésité avant d'inclure cette actualité à l'édition d'aujourd'hui, étant donné qu'elle n'est pas directement liée aux problématiques d'inclusivité. Mais après tout, pas d'inclusivité sans féminisme, et pas de féminisme sans parler de violences sexistes.

Alors voilà, si vous n'avez pas suivi l'actualité : en raccrochant mal son téléphone, un flic a envoyé un message vocal à une femme qui venait de porter plainte pour agression sexuelle. On l'entend discuter avec son collègue et la traiter à plusieurs reprises de « grosse p*te », et l'accuser de mentir juste pour emmerder son agresseur.

Voilà. C'est ça, l'histoire. Encore une, parmi tant d'autres, de victime qu'on décrédibilise, qu'on culpabilise et qu'on méprise. Et en face, d'un agresseur qu'on traite avec complaisance. Quand on dit qu'il n'y a pas besoin d'agresser les femmes pour faire partie du problème, c'est de ça qu'on parle.

Et quand même ceux dont c'est le métier de nous aider se retrouvent complices de ceux qui nous agressent, nous violent et nous tuent.. alors qu'est-ce qu'on fait ?

« Films, séries, publicités, jeux vidéo, pornographie ou contes de fées… sans qu’on s’en rende compte, ces images et récits influencent notre sexualité » : c'est ainsi que commencent chacun des mini-épisodes de la série Culbute, proposée par Arte et que j'ai découverte sur Linkedin grâce à Asli (merci !).

Chacun des 7 épisodes dure moins de 10 minutes, et explique de quelle manière la culture populaire a influencé notre rapport au sexe, au plaisir, au consentement, ou encore à la virilité - en particulier dans les relations hétérosexuelles.

Tous les propos sont appuyés par des extraits de films ou séries, dont une bonne partie sont cultes - et franchement ça met une sacrée claque. À voir, donc !