Je ne crois pas possible de réfléchir sérieusement à l’intérieur de l’hexagone et seulement en français. Petite boite quand on prend un peu de distance.
Globalisation ou pas nous n’avons qu’une planète et ce qui s’y passe peut nous concerner demain. Apparition d’un nouveau variant, d’une nouvelle mode ou d’une innovation, sans oublier le battement d’une aile de papillon quelque part dans les mers du sud que nous devons suivre avec d’autant plus d’attention que nous ne savons pas l’impact qu’il aura… et que nous pouvons essayer de comprendre.
Pour « naviguer » dans cette mer d’incertitudes nous avons intérêt à puiser dans des textes venus de cultures d’expériences et de réalités différentes, écrits dans d’autres langues, en anglais notamment.
C’est ainsi que je me suis attaqué ces derniers jours à trois livres dont la présentation - glanée au cours de conversations ou à l’occasion de mes multiples sauts de puces sur le web - a piqué ma curiosité.
Lire plusieurs livres en même temps invite à faire des connexions entre images, exemples, situations et concepts d’où peuvent émerger de nouvelles idées ou, mieux encore, de nouvelles questions.
Quoi ?
Dans Les épreuves de la vie, Pierre Rosanvallon montre l’importance des affects dans les tensions sociales : injustices, discriminations, ressentiments entre autres. Le mépris, notamment, ressenti par les participants à l’attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole à Washington comme par les Gilets jaunes ou les « antivax » en France et ailleurs. On les retrouve partout au point qu’ils « dessinent un nouvel internationalisme », fluctuant, sans rapport avec celui plus structuré de la classe ouvrière d’antan.
The Scout Mindset (La mentalité d’éclaireur) de Julia Galef ne pouvait que m’attirer puisqu’il semble aborder l’état d’esprit de ceux qui explorent le terrain alentour. Je lis l’intro et me rends compte qu’elle traite, en fait, de la capacité d’admettre ses erreurs et de rectifier ses a priori… Déception ? Pas vraiment, l’occasion d’un exercice. Je vais donc poursuivre.
Exponential (Exponentiel) d’Azeem Azhar pose une des questions les plus urgentes et les plus difficiles : comment puiser dans la croissance exponentielle du développement technologique pour assurer notre avenir tout en luttant pour éviter une rupture avec les institutions comme avec la plupart d’entre nous. Un fossé, ou ce que j’appelle un « détachement », qui pourrait devenir ingérable et s’ajouter aux multiples crises que nous devons affronter.
Comment ?