« Nouvelle Eurasie » : nouveau gadget politique de Poutine ? Le régime de Poutine serait-il à court d’idées politiques ?
Le mouvement « Nouvelle Eurasie », qui vient d’être créé en Russie, se targue de promouvoir l’intégration dans l’espace post-soviétique. Parmi les fondateurs se trouvent le vieux routier de la politique russe Sergueï Mironov et l’écrivain Zakhar Prilépine, connu pour avoir combattu en Tchétchénie « contre les terroristes » et dans le Donbass, aux côtés des séparatistes pro-russes, où il a même formé son bataillon. Tout comme l’écrivain Edouard Limonov, Prilépine a été membre du Parti national-bolchevik d’opposition, mais depuis l’annexion de la Crimée, il défend corps et âme la politique de Poutine. L’idée eurasienne existe depuis un siècle, mais le mouvement espère lui donner un nouveau souffle : pour ses ténors, la Russie est bien plus qu’un pays, car avec les pays frontaliers elle incarne une civilisation à part, face à l’Europe et à la Chine. Le congrès fondateur de « Nouvelle Eurasie » tenu le 18 juin à Tioumen en Sibérie a rassemblé des personnalités publiques et religieuses d'Azerbaïdjan, du Belarus, du Kirghizstan et de la DNR, la république autoproclamée de Donetsk. Le dirigeant de la Crimée Sergueï Axionov avait envoyé un discours de soutien, lu par un participant.
« Nous voyons la “Nouvelle Eurasie” comme une véritable alliance politique et militaire d'États prêts à défendre ensemble leur souveraineté, leurs valeurs et leur mode de vie », proclame le manifeste.