Se met en place un récit qui navigue entre ces différents groupes. Sur le continent – des quartiers d'Altona à Winterhude en passant par la Reeperbahn – les policiers en convalescence et ceux qui reprennent péniblement du service. À Glasgow, et jusqu'aux terres sauvages du Rannoch Moor, la procureure Riley et les rencontres qui la conduisent sur le chemin de sa famille. Sans oublier d'autres figures plus mystérieuses.
Car écrire le dernier volet des aventures de Chastity Riley a « donné une liberté » à Simone Buchholz : « ne plus me limiter aux règles du genre » du roman criminel. Le livre est ainsi peuplé d'animaux sauvages et de fantômes qui complètent le livre d'une épaisseur mystérieuse. Des apparitions qui n'en sont pas moins dotées d'une forte dimension corporelle, grâce à laquelle Riley apprendra l'histoire de ses ancêtres.
Car si River Clyde est un roman des âmes bousculées, il est aussi un roman des corps et des interactions. Que ce soit dans les pubs de Glasgow, « collés les uns aux autres », sur un coin de couverture ou l'habitacle d'une voiture de police, c'est par la proximité que les personnages se retrouvent, avec Johnny Cash en fond sonore et aidés par l'alcool. Les verres fusent dans River Clyde, remplis de bière, de whisky ou de buckfast, ce vin « boosté » à la caféine.
Pas de masques ni de gestes barrière dans ce roman. Mais un bel et vibrant hommage à
« tout ce qui nous fait être humain » pour l'auteure,
habituée des rues et bars de Sankt Pauli, qui a écrit le livre par temps de pandémie et de confinement.