Dans son rapport final, le conseil citoyen souhaite « une Europe forte et unie ». La crise du coronavirus n'a-t-elle pas montré que les réflexes nationaux restent très forts ?
Cela n'a pas directement été abordé mais c'est vrai que le travail sur la commande de vaccins, qui n'a pas véritablement fonctionné, est une illustration négative… Mais c'est pourquoi nous recommandons par exemple, en politique étrangère, d'introduire les décisions à la majorité qualifiée. Pour éviter qu'un seul pays, comme Chypre au moment des sanctions contre la Biélorussie, puisse bloquer le fonctionnement de l'UE.
Le couple franco-allemand est souvent présenté comme le moteur de l'UE. Il n'est pourtant pas mentionné dans votre rapport…
En cas d'absence d'accord au sein de l'UE, nous recommandons qu'une coalition des volontés puisse se mettre en place. Que ceux qui veulent travailler sur un certain point, mais qui n'arrivent pas à réunir l'ensemble des États, puissent le faire ensemble dans un groupe restreint. Et pour beaucoup de sujets, même si cela n'apparait pas explicitement, la France et l'Allemagne peuvent être le noyau d'une telle coalition.
En France, des membres de la « convention citoyenne » s'inquiètent de voir nombre de leurs propositions écartées. Ne craignez-vous pas que vos recommandations restent dans un placard ?
Le danger est là, c'est sûr. Dautant plus dans ce contexte de crise sanitaire où corona domine tout. Mais parce que le parrain du conseil est Wolfgang Schäuble, président du Bundestag, je crois bien que les différentes fractions politiques, du moins la plupart, s'intéresseront à nos résultats et prendront position par rapport à eux. On ne peut cependant pas s'attendre à ce que nos recommandations soient reprises telles quelles, car le conseil citoyen n'a pas de légitimité démocratique.
À cause du COVID, vous avez assisté à toutes les réunions en visioconférence depuis votre domicile de Hambourg. Quelle est votre relation à la ville ?
Je viens du Schleswig-Holstein, où je suis né et resté jusqu'au bac, puis j'ai fait un apprentissage à Hambourg. C'était vraiment un grand pas, à 19-20 ans, depuis la campagne, de découvrir la grande ville. Pour être honnête, ça a duré 2-3 ans pour que je m'y sente bien. C'était comme un choc des cultures pour moi. Aujourd'hui je vis en périphérie de la ville, à Niendorf. On est à la fois dans la «city», rapidement à Eimsbüttel, dont j'aime le flair et la manière de vivre. Dans le même temps, la campagne est directement devant la porte. Hambourg est un bon mélange.
Un endroit préféré ?
À cause du coronavirus, et parce que je suis tout le temps assis en télétravail, j'ai commencé à faire du jogging. Je vais courir dans la forêt de Niendorf (
Niendorfer Gehege). Je le conseille vraiment, car quand on arrive à Hambourg, ce n'est pas forcément en haut de la liste…