Sylvie Bagarie, grande lectrice, partage ses découvertes.
Fredrik Welin se réveille brutalement ; sa maison est en feu, il a juste le temps de sortir mais ne peut rien sauver. L'homme vit seul sur une petite ßle de la Baltique et le feu est si intense que ses voisins des ßles alentours, alertés, prennent leur bateau pour le secourir.
Fredrik est dĂ©sespĂ©rĂ©. Un homme de 70 ans, seul, dĂ©possĂ©dĂ© de tout a-t-il encore une raison de vivre ? Il hĂ©site Ă appeler sa fille Louise qui vit au loin et quâil connaĂźt peu mais, lorsquâil se rĂ©sout Ă le faire, il la voit accourir immĂ©diatement. Leur relation est parfois rĂȘche mais une tendresse profonde se dĂ©veloppe entre eux, qui sera un des moteurs du retour Ă la vie de Fredrik.
L'homme rencontre une journaliste, de trente sa cadette, Lisa Modin, et soudain, inattendus, presquâincongrus, le dĂ©sir et lâamour sâinsinuent en lui. « ⊠je ne savais plus si mon dĂ©sir avait pour objet la femme que jâavais sous les yeux ou un souvenir ».
Dans la catastrophe, de minuscules lueurs dâespoir apparaissent. En fouillant les dĂ©combres de sa maison, qui a appartenu Ă ses grands-parents, il retrouve la boucle d'une paire de bottes quâil a beaucoup aimĂ©es. Lorsquâil dĂ©cide de reconstruire la maison, il la glissera dans les fondations.
Câest un roman tendre et lucide sur la vieillesse et le dĂ©sir toujours prĂ©sent, malgrĂ© tout.
Câest le dernier roman dâHenning Menkell qui est mort quelques mois aprĂšs sa parution.
Henning Menkell, Les bottes suédoises, Points.
â Sylvie Bagarie